3ème Marche aux flambeaux de Montpellier, l’unité par le peuple

Ce jeudi 30 janvier 2020 se tenait la troisième marche aux flambeaux de Montpellier, en contestation du projet de réforme des retraites du gouvernement Macron-Philippe. Dans une ambiance joyeuse et fiévreuse, plus d’un millier de personnes ont défilé depuis la CPAM, boulevard Gambetta, jusque sur la place de la Comédie où les torches ont été réunies en deux grands feus, autour desquels tous et toutes se sont réunis.

Que c’était bon, de défiler ensemble, syndiqués et gilets jaunes, venus nombreux, et personnes de toutes strates de la société, qui se fondent enfin dans cette masse indiscernable et menaçante qui seule peut faire peur à des élites politiques et économiques dont le mépris toujours plus criant pour le reste de l’humanité ruine par sa voracité la planète qui les a fait naître.

Que c’était bon, d’entendre des prises de paroles fortes et résolues de la part des représentants syndicaux, dont le dernier discours, d’un représentant régional de la CGT, d’une intensité exceptionnelle, a fait trembler d’échos les façades des immeubles alentours. Que c’était bon d’entendre que non, nous ne nous laisserons pas faire et que notre lutte sera à la hauteur des enjeux auxquels nous faisons face. Que c’était bon de voir une population au spectre large, qui se radicalise et s’oppose dans la fermeté à ceux qui la gouvernent. Radicalisés, ceux-ci le sont depuis longtemps. Ils l’ont toujours été.

Ceux qui font tirer sur le peuple au 21ème siècle sont les mêmes qui faisaient tirer sur le mouvement des mineurs, décimaient et emprisonnaient les grévistes du 19ème. Ceux qui détruisent les droits du travail, les retraites, la sécurité sociale, sont les mêmes qui ont naguère imposé l’esclavage à des femmes, des hommes et des enfants à travers les continents, les mêmes qui ont déclenché des guerres et des crises économiques. Ceux qui privatisent progressivement tous nos services publics pour toujours plus s’enrichir, sont les mêmes que ceux qui écrasaient le peuple dans la disette lors des hivers trop rigoureux.

Ne nous y trompons pas, il s’agit tout simplement du sommet ultra-minoritaire de notre pyramide sociale et économique, prêt à aller jusqu’au bout pour non pas maintenir, mais bien continuer d’étendre au mépris de l’humanité et de la nature, son assise et ses privilèges. Ces personnes qui possèdent tout, sauf une sensibilité et un sens moral, sont en guerre contre le peuple. Chaque semaine, chaque jour, des yeux sont crevés, des mains arrachées, des innocents tabassés, tués dans nos banlieues, par la répression aveugle de toute contestation sociale pendant que l’on organise tranquillement le monde dans des salons luxueux et décadents.

Alors, que c’était bon, d’entendre la CGT appeler tous à venir manifester ce samedi 1er février pour soutenir les Gilets jaunes, et prêter leur micro pour qu’un “On est là, même si Macron ne veut pas” puisse être repris en choeur par toute la foule. Que c’était bon de voir syndicalistes et syndiqués de toutes étiquettes reprendre dans de puissants choeurs les slogans du mouvement fluo. Que c’était bon de s’incarner enfin dans une énergie commune et puissante par un cortège où tout le monde est parfaitement mélangé et, que c’était beau de voir que cette énergie a poussé des badauds à se joindre à la marche.

Que c’était bon, dans ces centaines de torches brûlant dans la nuit, de sentir le feu se raviver, et se rapprocher toujours plus de ceux qui sont par leurs actes nos ennemis. Et de ressentir si fermement que leur trahison sociale ne demeurera pas impunie et qu’une partie de la population jamais plus ne cessera de résister.

Merci, à ceux qui ont fait exister tout cela, le temps d’une manifestation.

Un reportage vidéo est à venir bientôt sur notre chaîne youtube.







La Mule est un média libre et indépendant, financé par ses lectrices et lecteurs. Votre soutien est déterminant pour la poursuite de notre action, totalement bénévole, qui vise à documenter les multiples luttes locales dans la région de Montpellier - et parfois au-delà - et à interroger les rapports entre le pouvoir politique et la population.

Face au monopole de groupes de presse détenus par des milliardaires, la Mule défend une information libre, apartisane et engagée, déliée de la question économique. L'accès à notre site est ainsi totalement gratuit et sans publicités.

Je soutiens la Mule par un don ou un abonnement à prix libre !
Partager