Marche pour le climat du 14 mars : “Changeons le système, pas le climat !”

C’est à la faveur des derniers troubles qui ont touché l’organisation de la Marche pour le climat, et notamment les accusations de récupération politique que la Mule a relaté, qu’a pu s’organiser une convergence tout à fait inédite à Montpellier autour de la question climatique et des enjeux écologiques.

L’union des mouvements locaux autour du climat

En effet, si le mouvement Citoyens pour le climat a choisi de maintenir “sa” marche “citoyenne et apartisane” (bien que son principal coordinateur y roule ouvertement pour la liste Roumégas), tous les groupes écologistes radicaux locaux se sont unis et ont ouvert leur appel à tous ceux qui considèrent que les éoliennes et les voitures électriques ne nous sauveront pas de la destruction de notre environnement. Et voient bien l’arnaque vendue par le capitalisme vert à travers la transition écologique.

Il y aura donc deux marches pour le climat ce samedi 14 mars, dont celle des radicaux qui partira de la place de la Comédie à 14h, lieu traditionnel de rendez-vous des Gilets jaunes.

Une marche non-violente mais radicale, apartisane mais éminemment politique.

Une marche parsemée d’actions concrètes et ponctuée d’agoras pour reprendre la parole et imaginer ensemble le futur de ces mobilisations pour le climat.

Il tenait en effet aux organisateurs de la nouvelle marche d’insuffler un mouvement le plus large possible, en effectuant un travail de fond exceptionnel pour réunir les différents acteurs locaux des mouvements sociaux et écologiques. Ainsi, se joindront à la marche de nombreux collectifs, associations ou mouvements aux luttes diverses : Gilets jaunes, Womens March, iBoycott, la Confédération paysanne, Demosphère, la Carmagnole, la Cagette, Luttopia, des syndicats etc. La liste des signataires est impressionnante.

On verra donc un cortège mêlant la population à des activistes écologistes, des gilets jaunes, des féministes, des décroissants, des paysans, des militants politiques, des syndicalistes, etc.

De plus, les groupes politiques ont été invités à apporter leur soutien à la marche, tout en n’étant pas organisateurs de celle-ci. Ainsi, des groupes locaux de gauche et d’extrême-gauche, mais aussi Europe écologie Les Verts, se sont joints à l’initiative.

Face à l’urgence climatique et l’inaction politique, la radicalisation

Avec sa succession de catastrophes, toujours plus fréquentes, toujours plus destructrices. Avec sa biodiversité qui de jour en jour s’amenuise. Avec ses pollutions qui ne connaissent plus de sanctuaires. Avec ses populations contraintes de s’adapter ou de mourir, de fuir leurs terres devenues invivables. Chaque jour de nouveaux rapports viennent souligner ce qui relève déjà de l’évidence : la planète est empoisonnée. Elle croule sous les déchets, étouffe sous les gaz. Et, chaque jour, le phénomène s’accélère.

Face à cette réalité, à son urgence, ceux qui sont aux manettes ne réinventent rien ou si peu. Ils continuent à nous conduire vers le mur. Voire, cyniques, ils cherchent dans la destruction à l’œuvre la perspective de nouveaux profits. La fonte de l’Arctique n’ouvre-t-elle pas de nouvelles routes maritimes pour aller forer de nouveaux puits ?

On peut constater à quel point le discours se fait plus réaliste et radical dans les motivations de cette nouvelle marche. Aussi, de nombreuses actions sont prévues tout au long du parcours, dont des agoras permettant aux citoyens d’échanger et de s’informer autour des problématiques écologiques.

Alors que les prévisions scientifiques sont toujours plus alarmistes quant à la viabilité de notre système économique pour la planète, la radicalisation de la population prend petit à petit face à l’inaction de ses représentants politiques et au cynisme des élites économiques qui voient dans le réchauffement climatique de nouvelles perspectives pour le business et la spéculation.

Face à ces élites mondialisées et radicalisées, il est nécessaire que la population se réunisse de la manière la plus large possible. Car la problématique du dérèglement climatique et des effets délétères de l’activité industrielle et économique de l’être humain sur la planète traversent des enjeux bien plus larges : inégalités sociales et économiques, spéculation et financiarisation des matières premières, des ressources indispensables à la survie, surproduction et surconsommation, exploitation humaine… C’est bel et bien contre un système qu’il nous faut aujourd’hui tous ensemble lutter.







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