Le rendez-vous était donné à partir de 10h sur les rond-points des communes environnant Toulouse, comme au début du mouvement en novembre 2018, pour se rendre plus tard à 14h dans le centre de la ville rose sur la place Jean Jaurès, où un important dispositif policier était déployé.
Malgré l’interdiction de manifester édictée le 11 septembre par le Préfet de la Haute-Garonne Étienne Guyot, des centaines de gilets jaunes se sont rassemblé·es. Lors de cette manifestation, il n’y a pas eu de tête de cortège, car à chaque fois qu’un groupe se formait les forces de l’ordre, BAC, gendarmerie mobile et CRS, intervenaient en dépit de la présence d’enfants ou de personnes âgées, avec un usage assez intensif de gaz lacrymogène.
Une dizaine de personnes ont été interpelées violemment, avec des plaquages au sol, technique policière dangereuse mais encore autorisée en France, en plus des personnes verbalisées pour participation à une manifestation interdite. Pendant le déroulement de la manifestation, il n’y a semble-t-il pas eu de dégradations notables de biens publics ni privés.
Ceux qui travaillent ont peur de perdre leur emploi.
Et ceux qui ne travaillent pas ont peur de ne jamais trouver de travail.
Qui n’a pas peur de la faim, a peur de la nourriture.
Les automobilistes ont peur de marcher et les piétons peur d’être écrasé.
La démocratie a peur de se souvenir et la langue a peur de dire.
Les civils craignent les militaires. Les militaires ont peur du manque d’armes.
Les armes ont peur de l’absence de guerre.
C’est le temps de la peur.
La peur de la femme de la violence de l’homme et la peur de l’homme de la femme sans peur.
Peur des voleurs et peur de la police.
Peur de la porte sans serrure.
A l’époque sans montres.
L’enfant sans télévision.
Peur de la nuit sans somnifères et du matin sans pilules de réveil.
Peur de la solitude et peur de la foule.
Peur de ce qui était.
Peur de ce qui sera.
Peur de mourir
Peur de vivre
La peur mondiale – Eduardo Galeano
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