Vendredi 28 février, 19h30. Une vingtaine de militant.e.s, affublé.e.s de drapeaux XR (Extinction Rebellion) déboulent à la station de tramway du Corum, à Montpellier. Sous les yeux incrédules des badauds, certain.e.s se précipitent sur les panneaux d’affichage publicitaire rétroéclairés, et muni.e.s de clés adaptées, commencent à les ouvrir les uns après les autres avant d’en extraire les réclames, remplacées aussitôt par de grandes affiches illustrées de catastrophes climatiques, et portant un message clair : “Il y a six mois nos élus ont déclaré l’urgence climatique. Que ne comprennent-ils pas dans le mot urgence ?”
Dénoncer l’inaction et le cynisme de nos élus
Cette interpellation fait référence à une précédente campagne du groupe local XR, qui avait singé la communication de la métropole à travers une action similaire, en déclarant un faux état d’urgence climatique. Ni une ni deux, la majorité de Philippe Saurel, pro de la récupération en tous genres, se précipitait sur l’occasion pour annoncer en grande pompe la déclaration de l’état d’urgence climatique à Montpellier… Six mois plus tard, l’édile apparait très critiqué sur son bilan en matière d’écologie, malgré de multiples tentatives de propagande que la Mule a déjà décryptées.
Cette nouvelle action désobéissante et non-violente d’XR Montpellier, met ainsi le doigt sur le bilan insignifiant de la métropole, et sur l’inaction politique de manière générale, alors que les catastrophes climatiques se multiplient sur le plan mondial, mais aussi local. En s’attaquant aux espaces publicitaires, l’action cherche aussi à dénoncer la surproduction qui, par les efforts marketing des multinationales, se fait surconsommation, et entraîne ruine, destruction et exploitation humaine tout autour du globe.
Une très bonne organisation
En terme d’organisation, l’action a été irréprochable. Après la station du Corum, les militant.e.s se sont scindés en deux groupes qui sont allés remplacer les publicités autour d’Albert 1er, Louis Blanc, Saint-Denis, Observateur et Gambetta, avant de s’unir à nouveau sur les arrêts de tram de la gare Saint-Roch pour une action finale. Chaque participant.e avait son rôle, et certain.e.s étaient dévolu.e.s à la communication avec les usagers qui se sont parfois étonnés de ce qui se déroulait sous leurs yeux. Globalement, l’action a été accueillie positivement.
Elle a été bien pensée et bien réalisée, et a su éviter, grâce à un timing habilement réglé et une mobilité intelligente, une éventuelle intervention policière. De plus, l’heure choisie pour agir a permis des échanges avec la population, et la persistance dans le temps de l’action. Au lendemain, de nombreuses affiches étaient toujours en place sur les arrêts de tram. La presse avait également été conviée de manière discrète à assister à l’action, ce qui assurera peut-être à celle-ci plus d’impact que la précédente, menée de nuit contre des agences de la Société Générale.
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